Interview de Romain SEGUIN, Directeur Général de ICP – Ingénierie Cuisines Professionnelles à Lyon

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Ces 3 derniers mois, j’ai eu l’occasion d’accompagner Romain SEGUIN, un jeune chef d’entreprise très dynamique dirigeant de la société Ingénierie Cuisines Professionnelles basée à Lyon. ICP est une entreprise en croissance soutenue depuis quelques années.

La société a évolué et multiplié ses effectifs par trois en 2 ans. Romain doit gérer sa croissance et toutes les problématiques inhérentes à une montée en puissance avec des pics d’activité à absorber.

Romain nous livre ici les difficultés qu’il a pu rencontrer, sa volonté de les résoudre et prendre de la hauteur. Il évoque aussi sa découverte de la sophrologie et les raisons pour lesquelles il est venu vers cette méthode et ce qu’il en a retiré pour mieux communiquer avec ses équipes.

Retour d’expérience sur les bienfaits de la sophrologie en Entreprise

Bruno LEOTY : Bonjour Romain je suis ravi d ‘être avec toi aujourd’hui, l’idée de cette interview c’était de pouvoir parler un peu de ton activité et des trois mois que l’on a passés ensemble dans ton accompagnement en sophrologie.

B. L : Pour mieux te connaitre, est-ce que tu peux nous présenter ton Entreprise et tes activités ?

Romain SEGUIN : Je suis suis gérant d’un bureau d’études en restauration collective – ICP/Ingénierie Cuisines Professionnelles.

On intervient sur tous les domaines de la restauration, auprès des maîtres d’ouvrages (publics et privés) et on les accompagne sur des projets de création de cuisines collectives que ce soit en milieu scolaire, dans le secteur hospitalier, dans les restaurants d’entreprise. Notre bureau d ‘études est basé à Lyon (Vénissieux).

B. L : Romain, comment se porte ton activité en ce moment ? Comment ressens-tu le marché sur lequel tu évolues ?

R. S : Actuellement, on travaille sur un marché fait d’appels d’offres sur des marchés publics et depuis la création d’ICP il y a six ans on a une croissance constante et soutenue de 15 à 20 % par an de notre chiffre d’affaires. Notre activité est assez intense en ce moment, je suis très satisfait.

B. L : Oui 15 à 20 % de croissance c’est quand même significatif. Tu as repris il y a six ans la société, c’est bien cela ?

R. S : En fait, il y a six ans j’ai racheté des dossiers qui étaient en cours, je n’ai pas vraiment racheté une société parce que le statut de l’ancien gérant ne le permettait pas mais aujourd’hui on s’est basé sur ses références et ses dossiers en cours pour développer l’activité.

on a aussi initié plusieurs accords cadres avec des collectivités.

B. L : Peux-tu nous parler un peu des spécificités de ton métier, les éventuelles difficultés que tu rencontres au quotidien dans la gestion de ton entreprise ?

R. S : Sur ce volet -là, on a deux grands thèmes, Il y a la partie études, où l’on définit l’ingénierie complète du projet puis on a la partie chantier, où là, il faut savoir gérer et manager des entreprises et/ou des sous-traitants pour atteindre les objectifs finaux et dans les délais impartis.

B. L : Je comprends et finalement, comment se manifestent les difficultés auxquelles tu es confronté au quotidien ?

R. S : Eh bien ! il faut gérer la charge de travail, la pression des impératifs de nos clients évidemment, parce que forcément ils ont des objectifs à atteindre et des délais à tenir.

Ensuite nous devons coordonner les chantiers avec les entreprises qui interviennent qui ne sont pas toujours simples en termes de réalisation et où il y a un vrai travail de suivi intense tous les jours, pour atteindre à nos objectifs.

B. L : Alors concrètement, qu’est -ce que au sein d’ICP vous réalisez comme projets ?

R. S : On travaille sur des cuisines collectives, donc en grande majorité dans le domaine du scolaire, et essentiellement sur la Région Auvergne-Rhone-Alpes pour avoir une certaine proximité et plus de réactivité auprès de nos clients.

B. L : Ok très bien. Et donc les difficultés que vous rencontrez, que tu rencontres dans ton métier sont de quel ordre ?

R. S : Oui, il y a différentes difficultés, il y a déjà la première difficulté, c’est qu’à date d’aujourd’hui, on répond sur des marchés publics, donc souvent c’est sous forme de concours, on est retenu à concourir, on développe un projet et, après, si le projet plaît au client, on est lauréat.

Il y a tout un processus long et bien délimité où il faut montrer patte blanche.

Ensuite, il nous arrive d’avoir des périodes de suractivité dans le sens où l’on est lauréat de plusieurs projets, ces projets démarrent en même temps, donc par rapport à cela, il faut savoir gérer et coordonner au mieux nos plannings avec mon équipe. Cependant, ces situations génèrent du stress pour chacun.

Gérer la croissance induit du stress pour le dirigeant et les équipes !

B. L : Romain, tu évoquais que cette charge de travail pouvait être facteur de stress mais qu’est-ce qui génère le plus de stress dans ton activité actuellement ?

R. S : On a une réelle volonté de bien faire dans notre métier et je suis vraiment très attaché à cela parce qu’on a une certaine exigence vis à vis de la satisfaction de nos clients et de leur « expérience client » avec ICP.

On souhaite par conséquent que, quand un client travaille avec ICP, ce soit pour le plus longtemps possible ! Donc c’est vrai que l’on se met à un niveau d’exigence élevé pour le confort de nos clients et la qualité du rendu final.

Nous apportons ainsi, un suivi rigoureux, une réelle présence sur le terrain pendant les chantiers pour suivre et garantir ce haut niveau d’exigence qui fait aussi notre succès tout au long du chantier.

B. L : Et ce stress dont tu parlais, par quoi se manifeste-t-il en particulier chez toi ? Que ressens-tu au niveau de ton corps ?

R. S : Avec ces multiples sujets, il peut se matérialiser finalement par une perte de concentration, des maux de tête et de ventre…récurrents.

Du fait que je sois stressé, je suis accaparé par plusieurs sujets, je me sens parfois submergé et cela est source d’inquiétude et de « sur-stress »…

Si je comprends bien, tu as beaucoup de sujets en même temps qui arrivent avec une difficulté à prioriser, prendre du recul c’est bien ça ?

R. S : Oui, en gros, j’ai parfois des angoisses liées au fait de ne pas pouvoir tout gérer, j’ai des sujets « plein la tête » si je peux m’exprimer ainsi.

Je ne pense qu’à ça tout le temps et plus je pense à ça, je suis inefficace parce que je ne me concentre pas sur un sujet à fond… je manque de concentration, j’ai du mal à gérer l’important de l’urgent

Rechercher le bienêtre pour fédérer ses équipes, fidéliser ses talents et performer

B. L : Comment as-tu connu la sophrologie ?

R. S : A date d’aujourd’hui, on sait que le bien-être en entreprise, c’est quelque chose d’important pour la cohésion de l’équipe, pour fédérer et pour fidéliser ses collaborateurs et c’est quelque chose qui m’intéresse particulièrement.

Je souhaite en effet apporter une atmosphère de travail sereine et agréable parce qu’il est vrai que l’on a une certaine pression au niveau du travail.

Je souhaite que mes collaborateurs soient plutôt dans les meilleures conditions de travail possibles et puissent conserver une bonne efficacité sur la durée. De façon personnelle, j’ai déjà essayé d’autres activités, je les ai faites, avec pour objectif de mieux me détendre.

J’ai mené des recherches et c’est là où j’ai découvert la sophrologie et après, dans le cadre d’une réunion dans un réseau business entreprise, où je t’ai rencontré Bruno, et c’est à partir de cette rencontre là que j’ai eu l’envie d’aller plus loin, de mieux comprendre en quoi cela consistait et de réaliser quelques séances de sophrologie.

B. L : Et quels sont les exercices de sophrologie qui t’ont le plus marqués ou qui t’ont plu ou apporté des choses durant ces 3 mois d’accompagnement ?

R. S : Les exercices de sophrologie qui m’ont le plus marqués, ce sont beaucoup d’exercices sur la respiration, comprendre comment fonctionne le stress, savoir l’apprivoiser, gérer sa respiration pour diminuer le stress et faire des exercices de visualisation pour calmer l’anxiété.

Par rapport à ça j ‘ai apprécié les exercices comme la progression respiratoire qui nous fait visualiser tous les étages de la respiration. Je n’avais pas conscience que la respiration montait jusqu’aux clavicules par exemple!

La respiration pour réguler le stress !

B. L : Est -ce que tu as en tête un exercice en particulier qui t ‘a marqué ?

R. S : Oui bien sûr il y a cet autre exercice de respiration synchronique qui mêlaient les tensions et relâchement qui m’ont permis de bien faire tomber mon stress…

Cette visualisation où l’on bloque ses bras et ses jambes en position tendue, on inspire et on bloque la respiration puis on relâche, on pense à une image rassurante qui inspire le calme et où l’on souffle lentement… ça m’a fait énormément de bien.

B. L : Oui, en fait, ce sont des exercices qui mettent le corps en tension et de le relâcher, ça a pour but justement de créer des conditions pour créer plus de relâchement et évacuer les tensions du corps. Le corps relâche ses tensions. C’est cet exercice que tu retiens particulièrement c’est ça ?

R. S : Oui tout à fait, c’est un exercice que je refais régulièrement dès que j ‘ai des montées de stress, je prends 5 minutes et je fais cet exercice pour, du coup, réguler et faire baisser ce stress qui m’envahit certaines fois.

B. L : Bien souvent les personnes qui méconnaissent peu la sophrologie pensent que ce n’est que de la « relaxation ». Est-ce que tu as pensé que ces exercices étaient adaptés, selon toi, à un chef d’entreprise ?

R. S : Oui tout à fait, c’est très concret. Ce sont des exercices qui sont simples à réaliser et ces exercices m’ont beaucoup aidé en tant que chef d’entreprise, ça m’a aidé à des prises de conscience pour moi et pour mes collaborateurs, c’est très puissant comme apport, ça va bien au delà de la relaxation.

Je pense que ce sont même des exercices qui sont adaptés à tous types de personnes, en entreprise c’est certain mais pour tous plus généralement pour nous faire prendre conscience de nous et de notre corps.

La sophrologie pour prendre conscience… et mieux gérer les situations

B. L : Et en faisant tous ces exercices finalement qu’est-ce que tu as compris sur toi même sur ces trois mois d’accompagnement ?

R. S : Par rapport à ces exercices, il y a plusieurs points que j’ai compris déjà si je suis bien dans mon corps et bien dans mon esprit déjà ça me permet de mieux avancer. Je me suis aussi fait la réflexion que ce stress, d’une certaine manière, c’est moi qui me le génère tout seul en me mettant la pression, je dois prendre plus de recul, même si c’est loin d’être évident quand on gère plusieurs tâche en même temps dans une petite structure.

Avant de commencer ces exercices de sophrologie, j’en étais arrivé à un stade où j’avais tellement de stress que j’avais des « barres » au niveau de la tête, j’avais un mal de tête qui était constant.

Dès que je commençais à avoir trop de pression, je montais en stress et après j’avais un mal de tête épouvantable et du mal à me concentrer, je m’éparpillais et perdais beaucoup de temps ce qui me stressait encore plus !

La « sophro » m’a permis de mieux gérer ce stress et je continue seul à réaliser ces exercices de manière autonome pour retrouver du calme intérieur et finalement il y a plus de sérénité dans mes actions et mes prises de décisions.

B. L : Donc tu t’es rendu compte que tu étais moteur de ton stress en grosse partie à travers ces angoisses et que finalement ça ne te mettait dans un état pas idéal pour toi n’est-ce pas ?

R. S : Oui, tout à fait et en plus je le transmets ce stress.

C’est à dire quand je suis dans une phase où je suis stressé, j’ai tendance à le faire ressentir auprès de mes collaborateurs et du coup je leur donne mon stress par ma façon de faire et j’ai pris conscience que pour l’ambiance et pour leur bien-être ce n’était vraiment pas l’idéal.

B. L : Ok, et donc c’est pour cette raison que tu as souhaité continuer cette expérience de sophrologie pour justement avoir, en quelque sorte, des outils qui te permettent mieux gérer de réduire ton stress et… en tout cas, être plus « zen » au quotidien?

R. S : Oui, tout à fait, parce qu’au début je ne me rendais pas compte que je générais du stress aux autres en étant stressé moi-même.

Ce n’est qu’après avoir fait ces exercices de sophrologie qui m’ont permis de gérer mieux mon stress et de prendre du recul que j’ai pris conscience que je leur transmettais mon stress. Le retour que j’ai eu de leur part était que, quand j ‘étais stressé, ils étaient stressés eux-même.

Du coup, ils ne passaient pas forcément une bonne journée ce qui va à l’encontre de l’ambiance de travail que je souhaite mettre en place et de l’idée que j’aie d’une journée productive !

B. L : Et qu’est-ce que, finalement, la sophrologie a changé pour toi en tant que chef d’entreprise ?

R. S : Moins de stress, ou tout du moins ça me permet de mieux appréhender mon stress, éviter d’avoir des angoisses, de me sentir, entre guillemets, plus à l’aise et éviter de me retrouver dans des situations où, j’avais la voix fébrile parce que j’étais stressé durant mes prises de parole en public pour défendre mes offres en plénière.

B. L : D’accord, donc si je résume, cela t’a apporté beaucoup plus d’assurance et de sérénité dans la conduite de tes projets et dans les oraux que tu peux passer dans le cadre de tes appels d’offre.

R. S : Oui, donc plus de sérénité, effectivement !

B. L : Et quelle était ta perception du stress avant de faire de la sophro et qu’est-ce qu’il en est aujourd’hui ?

R. S : Alors, ma perception du stress, avant faire de la sophro… j’avais l’impression que le stress et bien on ne pouvait pas le gérer, il m’envahissait ! 

Et en effet, je subissais et une fois qu’on a eu fait ces exercices, j’ai toujours du stress par moment, mais, du coup, j’essaye de le gérer, et j‘essaye de le limiter, je dirais qu’il a un impact moins important qu’auparavant.

La sophrologie comme outils de performance individuelle et collective

B. L : Romain, on parle souvent de la « solitude » des chefs d’entreprises, un peu entre le marteau et l’enclume à gérer leur entreprise, les problématiques inhérentes à l’entrepreneuriat et à la situation économique. Est-ce que tu recommanderais la sophrologie et si oui, pour quelles raisons ? Qu’est-ce que ça peut apporter à un chef d’entreprise ?

R. S : Effectivement, moi quand j’ai commencé à faire de la sophrologie, c’était pour essayer une nouvelle méthode pour me détendre mais au fur et à mesure des séances.

J’ai pu ressentir une réelle plus-value par rapport à d’autres méthodes comme la réflexologie plantaire que j’avais pu expérimenter sur quelques séances.

J’ai trouvé la sophrologie plus efficace car je n’étais dépendant du praticien. Là où j’étais soulagé sur une durée courte avec la réflexologie, j’ai trouvé en la sophrologie un moyen de me détendre plus durablement et en étant autonome dans ma pratique.

Et quand j’étais un petit peu bloqué par rapport à mes angoisses, mon mal de tête où  j’avais le sentiment de subir, j’ai pu mieux maitriser ces périodes par la suite avec des exercices qui m’ont bien convenus.

Et donc, à la suite de ces différentes séances, j’ai quand même observé un réel bien-être et de mieux me sentir dans mon corps, ça m’a permis de mieux gérer mon stress, sur la durée et en toute autonomie

Je me suis approprié les exercices et peux les refaire moi-même à volonté. Je ne dépends pas des autres. Alors oui, je recommande de faire de la sophrologie, ça m’a appris à mieux canaliser mon stress et mieux communiquer avec mon équipe !


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